Qu'est-ce que le repos ?

alternative à l hospitalisation

 

A première vue, le repos apparait chose toute simple. Vous êtes épuisé et votre médecin vous « arrête », avec cette incontournable injonction : reposez-vous !!! Pourtant, une fois revenu à votre domicile, entre vos quatre murs, le repos est introuvable, il vous fuit et bien que vous en ressentiez un cruel besoin, vous ne pouvez ni le trouver et encore moins le goûter. Alors, qu’est-ce qui se passe lorsque vous essayez de vous reposer ? Quels sont les obstacles qui se dressent sur le chemin de la récupération et, surtout, comment les surmonter ?

 

Il faut d’abord dire, qu’on ne peut définir le repos comme une absence d’activité. Bien au contraire, se reposer est une activité et même un exercice spirituel à part entière. Passer ses journées vautré sur un canapé, s’abrutir devant des séries télévisées, des jeux vidéo ou bien contempler la pluie de l’hiver par la fenêtre ne vous procurera aucun repos, bien au contraire. Dès lors qu’on cesse les activités, l’angoisse existentielle et sa cousine l’anxiété remontent à la surface : c’est ce qu’on appelle l’ennui. On peut aussi se sentir coupable d’avoir délaissé son travail, son équipe, pour s’occuper de soi et, tout particulièrement, dans une société où l’on vous inculque la notion d’assiduité dès l’école primaire, où l’on dénigre et moque tous ceux qui « s’écoutent » toujours « trop » et où la « valeur travail » se trouve systématiquement survalorisée. Le repos est donc trop souvent assimilé à la paresse, à la fainéantise et, en tant que tel, culpabilisé.

 

Par ailleurs, chacun peut avoir une façon qui lui est propre de se reposer. D’une façon plus générale, on peut définir le repos comme toute activité qui se situe en retrait des objectifs d’utilité, d’efficacité, de production ou de productivité vantés par les institutions comme l’école ou l’entreprise. Pour se reposer, il faut donc admettre que l’épanouissement et l’affirmation de soi ne passe pas obligatoirement par l’action socialement utile, productive et efficace.

 

A cet égard, se reposer ou se ressourcer, nécessite d’abord un désengagement salutaire de toutes les sollicitations extérieures pour revenir au ressenti de notre vie intérieure. La fatigue que nous ressentons trouve souvent sa source dans le tourbillon d’urgences perpétuelles qui caractérise la vie urbaine moderne et la vie professionnelle dans l’entreprise du XXIème siècle. Nous n’avons plus le temps de penser à nous, de prendre le recul nécessaire par rapport à nos émotions et à nos états d’âmes. Le phénomène de l’épuisement vient alors nous rappeler que nous avons un corps, un capital d’énergie qui n’est pas inépuisable, que nous avons des besoins et que nous sommes vivants. Se reposer, c’est donc se donner les moyens de retrouver le lien avec soi-même.

 

Mais, venons-en aux activités susceptibles de nous procurer ce repos dont nous avons tant besoin lorsque nous sommes épuisés. Les activités physiques viennent d’abord à l’esprit. Elles doivent être pratiquées avec discernement et modération, hors de tout objectif de performance ou de préparation sportive. Le dosage et la progressivité sont tout aussi importants dans votre pratique. Certaines sont particulièrement propices à la récupération : la marche et les randonnées dans la nature, la natation, le yoga, la gym pilates et toutes les pratiques de gymnastique dites « douces ». Elles nous permettent de ressentir notre corps, lui permettent de retrouver progressivement souplesse, tonicité, force et énergie. Ces activités génèrent une fatigue physique qui va permettre d’équilibrer la fatigue issue de la charge mentale et de restaurer les grands équilibres qui structurent votre hygiène de vie, comme le sommeil ou l’appétit.

 

Il faut ensuite mentionner la lecture et l’écriture. La première nous permet de prendre un recul salutaire par rapport à notre quotidien et de nous évader très loin de tout ce qui peux nous tracasser. Soyez attentif à choisir des lectures adaptées à votre besoin de repos : un bon roman, une bande dessinée, des récits de voyages, des livres légers et humoristiques. Evitez les livres de développement personnel qui risquent de vous ramener inéluctablement à ces soucis auxquels vous souhaitez échapper. Quant à l’écriture, trop souvent délaissée, elle constitue une occasion privilégiée de reconnexion avec soi. Je vous suggère par exemple de tenir un « journal de repos » dans lequel vous pourrez consigner toutes les choses positives que vous faites pour vous, les idées importantes pour l’avenir, les pensées positives qui vous traversent l’esprit ou bien des citations qui font sens pour vous et que vous irez glaner dans vos lectures. Si vous ne savez pas quoi écrire commencez donc par des questions comme « comment est-ce que je me sens aujourd’hui ? », « quelles sont les choses qui me font rire ou plaisir ? ».

 

Il est particulièrement important de consacrer chaque jour certains moments à ne rien faire. Trouvez un bel endroit, hors de chez soi, inspirant chargé d’énergies positives. Le bord de l’eau, l’ombre d’un arbre, l’intérieur d’une cathédrale ou d’un monument chargé d’histoire peuvent convenir pour se laisser aller à la contemplation, être à l’écoute de ses émotions et cultiver un sens esthétique souvent mis à mal. Le beau nous fait du bien et toutes les activités susceptibles de développer notre sens artistique et esthétiques sont porteuses de mieux-être : le dessin, la peinture, la photo, par exemple. Toutefois, si vous le pouvez et même, à chaque fois que vous le pouvez, ne perdez jamais une occasion d’aller à la rencontre de la nature sauvage et au contact des éléments. Fréquentez l’ombre des forêts et les plages désertes, sortez des sentiers battus et laissez la pluie mouiller vos cheveux et votre visage, le vent vous envelopper et le soleil vous réchauffer. alternative à l hospitalisation

 

La musique et le chant recèlent un pouvoir libérateur et de ressourcement auquel nous pouvons accéder presque gratuitement. Lorsque vous écoutez de la musique, ne faites rien d’autre : écoutez juste avec attention et avec intention, soyez à l’écoute des émotions qui vous traversent. N’hésitez pas non plus à chanter et ne vous arrêtez en aucun cas à l’obstacle des jugements négatifs que vous portez sur votre voix.

Depuis quand n’avez-vous pas pris le temps de jouer ? Il n’est pas seulement question des jeux vidéo, mais aussi de jouer avec des enfants ou avec un chien, de lancer des pierres sur un bidon ou une canette qui traine, cuisiner, jardiner, bricoler sont autant d’activité auxquelles il ne tient qu’à vous de donner un contenu ludique pour retrouver un moment une âme d’enfant. C’est peut-être aussi l’occasion de redécouvrir une passion délaissée pour le football, l’aïkido, la couture, le chant choral ou l’aquarelle. Donc jouer, non pour gagner mais bel et bien en toute insouciance et juste pour le plaisir.

 

A partir de ce qui précède, vous pouvez établir une liste d’activités de repos qui vous est propre. Quelles sont les activités citées que vous pratiquez déjà ? Hiérarchisez-les par ordre d’importance. Quelles sont celles que vous ajouteriez ? Quelles sont celles que vous ne pratiquez pas encore mais que vous pourriez investir avec profit ?

 

Et pour conclure, répétons que le repos est une activité à part entière. C’est ce que les sportifs appellent la récupération active. Après une épreuve particulièrement épuisante, un nageur récupèrera plus vite et plus facilement en continuant à fournir un effort de basse intensité dans le bassin de récupération que s’il reste couché sur le bord à bout de souffle et tétanisé. Au final, c’est en alternant les temps d’activité et les temps de repos qu’on obtient les meilleurs résultats en termes de récupération.

 

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